La science héraldique dispose d'un large vocabulaire mais graphiquement, le concept du blason repose sur trois règles simples:
1. La géométrie du blason
Les armoiries s'inscrivent dans un espace défini. La forme de cet espace a varié en fonction des siècles et des lieux mais souvent, le blason était plutôt ovoide car la forme de l'écu était la plus représentée. On appelle blason le dessin inscrit à l'intérieur de l'écu.
A l'intérieur, l'héraldique fait appel à des formes géométriques pour remplir l'espace.
Parmi les figures classiques, le "coupé", qui sépare l’écu en deux champs égaux, le "chef", qui occupe le tiers haut de l'écu et son inverse, le "champagne", qui occupe le tiers bas du blason.
Les partitions peuvent également être verticales comme avec le parti, équivalent du "coupé" en vertical ou le palé, qui divise, toujours verticalement, l’écu en un nombre pair de champs, généralement en 6 pièces.
De nombreuses autres figures obliques, croisées et diverses peuvent orner l'écu.
2. Un choix restreint de couleurs
Seules huit couleurs peuvent être utilisées dans un blason, sans dégradé ni nuance. On retrouve les couleurs des métaux : le jaune pour l'or et le blanc pour l'argent. Mais aussi les émaux que sont le rouge pour les gueules, le bleu pour l'azur, le noir pour le sable, le vert pour le sinople, le violet pour le pourpre et l'orange. Mais violet et orange sont deux couleurs peu utilisées. Une contrainte, la "contrariété des couleurs", veut qu'il ne faut pas combiner émail sur émail et métal sur métal. Une règle qui tient en premier lieu du bon sens puisque la couleur des métaux est claire quand les émaux sont plus vifs. Selon les spécialistes, l'émail peut être considérée comme l'ensemble des couleurs.
Une dernière couleur est venue rejoindre, tardivement, le panel des huit citées au-dessus mais elle est peu héraldique et sert à représenter les parties nues du corps. Cette couleur est appelée "carnation" ou "au naturel".
Un système de hachures est ensuite adopté pour la gravure.
Enfin, le blason peut-être composé de deux fourrures différentes : l'hermine, comme sur le blason breton par exemple, et le vair.
D'autres pays utilisaient différents émaux comme le gris, aussi appelé « fer » (catégorie des métaux) en héraldique Allemande ou le « rouge sang » (sanguine) « Dark Blood-Red » au Royaume-Uni.
3. Les meubles : des symboles graphiques stylisés
Enfin, les armoiries utilisent des représentations graphiques souvent stylisées d'animaux, d'hommes ou même de végétaux. Tous ces symboles sont appelés des "meubles".
Pour le dessin des meubles, le réalisme n'est pas prioritaire du fait de la taille du blason. L'objectif est plutôt de mettre en avant certains détails pour rendre l'écu immédiatement reconnaissable. C'est la raison pour laquelle les fruits, les griffes ou les têtes sont disproportionnés.
L'aigle a toujours été particulièrement utilisé sur les blasons, quelle que soit son époque, même s'il ressemble rarement à son modèle. Généralement, le corps de l'animal est représenté de face et la tête de profil, ailes et pattes écartées, bec et griffes proéminents.
Mais le lion est incontestablement le roi des armoiries. Il peut être représenté rampant, regardant (tête tournée vers la droite), sautant ou passant. Parfois, seule sa tête est stylisée ou il est représenté en lion dragonné.
Un blason peut évoluer grâce à une alliance (fusion de deux blasons), un héritage ou une distinction honorifique par exemple.